Il existe un déséquilibre de la flore intestinale (dysbiose) chez les patients atteints de spondyloarthrites, caractérisée par une présence importante de la bactérie Ruminococcus gnavus.
L'existence d'un lien entre la composition de la flore intestinale et
la survenue de maladies articulaires inflammatoires, en particulier celle des spondyloarthrites semble
confirmé, selon les résultats d'une étude publiée dans la revue médicale
Annals of Rheumatic Diseases.
Les spondyloarthrites (SpA) rassemblent plusieurs maladies articulaires
inflammatoires chroniques, caractérisées par une inflammation des articulations
de la colonne vertébrale et du bassin.
Les chercheurs de l'Inserm ont étudié l'implication des facteurs
environnementaux, en particulier le rôle possible de la flore bactérienne
intestinale pour comprendre s'il existait un lien.
"Un grand nombre de données anciennes suggèrent qu'il
pourrait y avoir un lien entre l'intestin et ces maladies. Il y a par exemple
20 fois plus de maladies inflammatoires de l'intestin chez les patients
atteints de SpA que dans la population générale" précise Maxime Breban,
professeur de rhumatologie,
spécialisé dans la prise en charge des rhumatismes inflammatoires et en
particulier des SpA, chef du service de rhumatologie à l'hôpital Ambroise Paré.
UN DÉSÉQUILIBRE INTESTINAL IDENTIFIÉ CHEZ LES
MALADES
Depuis 2009, les scientifiques réalisent une étude comparant plusieurs
groupes de personnes : des patients atteints de SpA, des témoins familiaux
sains, ainsi que des personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde (PR)
sur lesquelles ils ont analysé leur microbiote intestinal pour identifier les
espèces bactériennes présentes.
Les résultats de l'étude révèlent un déséquilibre des populations
bactériennes (dysbiose intestinale) chez les patients souffrant de SpA ou de
PR, en comparaison avec les témoins sains.
Les chercheurs ont aussi observé la présence d'une forte
proportion de bactéries Ruminococcus gnavus dans la flore intestinale des
patients atteints de SpA, caractérisant la dysbiose associée à cette
pathologie.
"Nous nous sommes rendus compte que l'activité de la SpA
était corrélée avec la proportion de R. gnavus retrouvée dans les selles.
L'hypothèse est donc qu'une dysbiose qui favoriserait la présence de cette
bactérie pourrait engendrer des maladies inflammatoires articulaires",
conclut le chercheur.
Source : top sante
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